JUGé POUR VIOLENCES CONJUGALES, L'INTERNATIONAL DE RUGBY MOHAMED HAOUAS JOUE SON AVENIR SPORTIF

Déjà jugé deux fois, pour des faits commis dans sa jeunesse, Mohamed Haouas, pilier du XV de France de rugby, pourrait rater le Mondial-2023 et voir sa carrière sportive prendre fin ce mardi, avec un nouveau procès à Montpellier, pour violences conjugales cette fois.

Aujourd'hui âgé de 29 ans, marié et père de deux enfants, le joueur du club de Montpellier, champion de France en titre, est en détention provisoire depuis dimanche, dans l'attente de l'examen d'un dossier pour lequel il encourt trois ans de prison ferme.

Mais ce ne sont pas des "erreurs de jeunesse", comme cette violente bagarre ou ces cambriolages de bureaux de tabac auxquels il avait participé il y a près de dix ans, qui le ramènent à la barre du tribunal judiciaire de Montpellier.

Mohamed Haouas est cette fois accusé d'avoir frappé son épouse, vendredi, en pleine journée et devant de multiples témoins et les caméras de vidéosurveillance, dans un centre commercial de Montpellier. D'où ce procès en comparution immédiate, à 13h30.

Le colosse montpelliérain (1,85 m, 123 kg), surnommé "Kubiac" par ses partenaires, en référence à un géant glouton d'une série TV des années 1990, avait pourtant assuré lors de son dernier passage sur le banc des prévenus, le 12 mai, que son but était de "ne plus jamais revenir au tribunal": "Ce n'est pas bien ce qu'on a fait ce jour-là, je regrette, c'est pas une fierté. Quand on est jeune, on fait des bêtises", avait-il alors déclaré, alors qu'il était jugé, avec cinq amis, notamment pour "violences aggravées".

Cambriolages

Pour ces faits remontant au 1er janvier 2014, à l'issue du réveillon de la Saint-Sylvestre, le parquet avait requis une peine de deux ans de prison avec sursis, avec un délibéré attendu le 30 juin.

Un an plus tôt, en février 2022, il avait été condamné à 18 mois de prison avec sursis pour des cambriolages, également en 2014. Deux ans avant le début de sa carrière de rugbyman professionnel.

Mohamed Haouas "a des antécédents" judiciaires, a concédé dimanche son avocat, Marc Gallix, auprès de l'AFP, et l'enjeu majeur de cette nouvelle audience sera de "le faire sortir de prison".

Même s'il échappait à la détention, l'avenir sportif de l'international aux 16 sélections paraît sérieusement compromis, ces nouveaux déboires judiciaires venant s'ajouter à des performances sportives moins abouties.

Pilier du MHR depuis le début de sa carrière, Mohamed Haouas devait partir pour trois ans sous les couleurs de Clermont. Contacté par l'AFP, le club auvergnat n'a pas fait de commentaire sur l'arrestation de son futur joueur, dont le contrat débute le 1er juillet.

"Des faits inacceptables"

Mais c'est également son avenir international qui est en suspens, à quelques jours de l'annonce, le 21 juin, par Fabien Galthié, le sélectionneur des "Bleus", des 42 joueurs retenus pour la Coupe du monde de rugby (8 septembre-28 octobre) en France.

Apparu comme une météorite au sein du XV de France, au début de l'ère Fabien Galthié, et rapidement titulaire indiscutable, Haouas, venu au rugby sur le tard, après le taekwondo, a ensuite reculé dans la hiérarchie.

La faute à des performances plus mitigées d'abord. Mais aussi à deux coups de sang sanctionnés par deux expulsions définitives, à chaque fois contre l'Ecosse, lors du tournoi des six Nations: en 2020, pour un coup de poing au visage, puis cette année, pour un coup de tête.

"J'ai envie de le protéger, de l'aider, de l'encourager", avait déclaré Fabien Galthié, après ce nouveau disjonctage du pilier montpelliérain, seul international français à avoir écopé de deux cartons rouges. Mais, avec cette nouvelle affaire judiciaire, il sera compliqué de le "protéger".

"S'ils sont établis, les faits reprochés à Mohamed Haouas sont inacceptables", a mis la pression samedi la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, affirmant que "toutes les conséquences qui s'imposeraient" devraient alors être "tirées", "tant sur le plan pénal que sportif".

30/05/2023 04:55:45 -          Montpellier (AFP) -          © 2023 AFP

2023-05-30T02:58:51Z dg43tfdfdgfd