La présence d’Imane Khelif aux Jeux olympiques continue de faire couler beaucoup d’encre. Elle fait aussi couler des larmes sur le ring. La boxeuse italienne Angela Carini a abandonné en pleurs ce jeudi après moins d’une minute de son combat en quart de finale (-66 kg) contre l’Algérienne, présente dans le tournoi parisien malgré des taux élevés de testostérone qui l’avaient privée des Championnats du monde l’an dernier.
Après un direct au visage adressé par Khelif, Carini s’est retournée vers son coin, signifiant qu’elle ne souhaitait pas continuer. « Vous avez tous vu mon nez qui a commencé à saigner. Je n’ai pas perdu ce soir, j’ai juste capitulé avec maturité », a expliqué la Transalpine à l’issue du combat, qui affirme avoir abordé son combat sans a priori : « Je suis entrée sur le ring et je me suis dit : Je dois faire abstraction de la personne que j’ai en face de moi. Je me suis dit, ce sont mes JO, indépendamment de toute controverse, je voulais juste continuer et gagner », a-t-elle déclaré aux médias de son pays qui s’interrogeaient sur cet abandon précoce en pleine controverse sur l’hyperandrogénie de son adversaire.
Reste que l’Italienne a refusé de serrer la main d’Imane Khelif après sa défaite et qu’elle a hurlé « Ce ne pas juste », avant de s’effondrer en larmes sur le ring. « C’est par rapport à mon père et ma déception de ne pas avoir emmené l’Italie sur le podium », a-t-elle balayé, ajoutant à propos d’Imane Khelif : « Je lui souhaite de continuer jusqu’au bout et d’être heureuse ».
Fin de la polémique ? Pas vraiment. En Italie, la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni a dénoncé « un combat qui n’était pas sur un pied d’égalité », ajoutant ne pas être « d’accord avec le CIO » qui a autorisé Imane Khelif à combattre. « Je pense que les athlètes qui ont des caractéristiques génétiques masculines ne devraient pas être admis aux compétitions féminines », a-t-elle dit, selon une vidéo postée sur X après le combat.
De son côté, le clan algérien fait fi de la controverse : « Toutes ces polémiques lui donnent de la force pour avancer », a déclaré l’entraîneur de Khelif, Mohamed Chaoua, à l’issue du combat.
« Je remercie le peuple algérien. C’est la première victoire, et j’espère obtenir la deuxième pour garantir la médaille. Ensuite, j’espère gagner une médaille d’or », a de son côté déclaré Khelif qui, ces derniers jours, a reçu le soutien de sa fédération qui a dénoncé une campagne de dénigrement « par des médias étrangers » la visant.
Khelif avait échoué l’année dernière à un test d’éligibilité de genre mis en place par la fédération internationale (IBA), l’écartant des Mondiaux. Mais mardi, le comité international olympique (CIO) a soutenu sa présence, ainsi que celle de la Taïwanaise Lin Yu-ting, qui avait été également exclue des Mondiaux et doit combattre vendredi. « Tous les concurrents respectent les règles d’éligibilité aux compétitions », a répété jeudi Mark Adam, porte-parole du CIO, qui avait ajouté qu’il était « établi que ce sont des femmes ». « Le test de testostérone n’est pas un test parfait. De nombreuses femmes peuvent avoir un taux de testostérone égal à celui des hommes, tout en étant des femmes », a-t-il dit.
Selon la fiche de la boxeuse algérienne fournie par le CIO, elle avait été disqualifiée après « des taux élevés de testostérone » lors de ces Mondiaux. En ce qui concerne Lin Yu-ting, selon sa fiche, elle « n’a pas répondu aux critères d’éligibilité après un test biochimique ».
2024-08-01T14:05:32Z