« 9″93, çA CLAQUE ! » : L’EXPLOIT DE CHRISTIAN MILLER, 17 ANS, PLUS RAPIDE QU’USAIN BOLT AU MêME âGE SUR 100 M

C’est l’exploit de ce début d’année olympique. Samedi à Clermont, en Floride, le jeune Christian Miller (17 ans) a accompli la meilleure performance de la saison sur 100 m, en signant un temps record de 9″93. Ce chrono impressionnant fait de lui le plus jeune coureur à descendre sous les dix secondes sur la discipline reine du sprint.

« Chronométriquement, c’est énorme. 9″93, ça claque ! Même pour un senior, c’est déjà très costaud », lance Renaud Longuèvre, ex-manager des équipes de France d’athlétisme. Sa marque n’est ainsi par exemple qu’à sept centièmes du record de France (9″86), établi par Jimmy Vicaut en 2015.

« On ne peut pas faire plus vite pour un lycéen, me disait-on l’année dernière. Eh bien, je leur prouve qu’ils ont eu tort ! », s’est enthousiasmé l’intéressé après son exploit. À bientôt 18 ans (il les aura le 16 mai), Miller est en effet encore lycéen et intégrera l’université de Géorgie à la rentrée prochaine. Il avait déjà réussi quelques performances par le passé, sur 100 m ou 200 m aux championnats juniors américains en 2023, jusqu’à son fait d’armes.

Plusieurs circonstances favorables

Celui-ci a été réalisé samedi à Clermont, dans sa Floride natale et dans des circonstances bien spécifiques. « Je connais cet endroit, poursuit Longuèvre. C’est une cuvette, les conditions météo y sont parfaites. Plusieurs chronos y ont été enregistrés par le passé. » Miller a en effet bénéficié d’un vent favorable mais réglementaire (+1,6 m/s) pour établir sa marque extraordinaire, que même Usain Bolt n’atteignait pas à son âge. Mais c’était il y a 20 ans et, entre-temps, plusieurs innovations techniques ont considérablement facilité la tâche des athlètes.

Parmi elles, des nouvelles chaussures à pointes et à plaque carbone. « Elles apportent environ 15 centièmes de gain, estime l’entraîneur Renaud Longuèvre. Sans ces pointes, ça peut être un chrono autour de 10″10, c’est déjà moins monstrueux. » Ce dernier se montre globalement plutôt prudent. « Ce qu’il fait est exceptionnel, mais attention aux petits phénomènes à maturité précoce, prévient-il. Je veux voir ce que ça peut donner face aux meilleurs du monde, avec un vent de face ou de la pluie par exemple. »

Les minima olympiques atteints, mais…

De même, et alors que sa performance lui permet de décrocher les minima (établis à 10 secondes) pour rêver des Jeux olympiques, la route est encore longue. Les États-Unis ne pourront en effet envoyer que trois sprinteurs au maximum sur 100 m. Et la concurrence est très féroce, alors que les sélections se dérouleront au mois de juin.

Les deux derniers champions du monde, Noah Lyles (2023) et Fred Kerley (2022), ou bien le recordman du 60 m en salle Christian Coleman, pour ne citer qu’eux, font partie des postulants. « Et il y a en plus sept ou huit autres athlètes qui ont déjà fait 9″90 ou mieux…, complète Longuèvre. Je n’y crois pas une seule seconde. »

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